Passer au contenu

/ Département de linguistique et de traduction

Je donne

Rechercher

Navigation secondaire

C. Gagnon et M. Pomerleau (UdeM) : Le rapport à l’autre anglo-saxon à la Chambre des communes du Canada

Vidéo

Chantal Gagnon

Professeure adjointe, Département de linguistique et de traduction

Marc Pomerleau

Doctorant, Département de linguistique et de traduction

Le rapport à l’autre anglo-saxon à la Chame des communes du Canada

Au XXe siècle, au Canada, la volonté institutionnelle de protéger les minorités de langue officielle a incité les dirigeants à adopter une politique linguistique au gouvernement fédéral. Cette politique repose sur la possibilité, pour un citoyen ou un fonctionnaire, de communiquer avec le gouvernement fédéral dans l’une des deux langues officielles. Au quotidien, cette politique linguistique a pour effet de tracer une frontière entre les langues, entre les communautés. Il s’agit cependant d’une frontière poreuse puisqu’au gouvernement fédéral, la proximité des locuteurs des deux langues officielles crée notamment des situations d’interférence linguistique.

Notre travail de recherche a pour but d’explorer les contours de cette frontière, d’un point de vue traductologique, linguistique et politique. Nous ancrerons nos recherches et nos réflexions dans un contexte bien précis : les interférences linguistiques présentes dans la version française du compte rendu des débats à la Chame des communes, entre 2010 et 2012. Plus précisément, nous observerons les débats entourant le discours du trône à la Chame des communes. Il s’agit d’un rare moment, dans la vie parlementaire, où les députés abordent le sujet de leur choix. L’analyse de ces interférences donnera l’occasion d’explorer, chez les francophones du Canada, le rapport à l’autre anglo-saxon. Nous établirons que les interférences linguistiques les plus apparentes du corpus à l’oral sont corrigées lors du transfert à l’écrit. Ces manipulations textuelles ont pour effet d’entretenir, dans le corpus rédigé, l’illusion que la frontière entre les langues est respectée à la Chame des communes. Or, la situation réelle est toute autre : qu’il s’agisse d’un premier ministre qui s’exprime mal en français, d’un député nationaliste québécois qui utilise l’anglais à titre de provocation ou d’un député bilingue qui alterne d’une langue à l’autre dans une même phrase, l’anglais et la menace qu’il représente sont au cœur du débat.