Infolettre des diplômés, mars 2025
Mots de la direction
Chères diplômées, chers diplômés,
Il est un peu tard, mais je tiens tout de même à vous adresser mes meilleurs vœux pour cette année 2025. Que celle-ci vous apporte santé, bonheur et, en ces temps incertains, un peu de paix.
La période troublée que nous traversons rappelle avec force l'importance de l’éducation, du dialogue entre cultures et de l’intercompréhension. Dans ce contexte, notre département joue un rôle essentiel, s’inscrivant en contrepoint d’une tendance à l’automatisation et à l’intelligence artificielle à tout prix. Nous assistons ainsi à un renouveau d’initiatives visant la documentation et la préservation des langues sous-représentées, à la mise en place de cours et de colloques dédiés à leur survie et à leur valorisation, ainsi qu’à l’établissement de nouveaux liens avec des institutions culturelles (Institut Tshakapesh) et éducatives (Institut Kiuna, Maison des savoirs), entre autres.
Cette infolettre vise à offrir un aperçu des initiatives en cours au sein du Département de linguistique et de traduction, ainsi qu’à la Faculté des arts et des sciences, pour soutenir et promouvoir les langues sous-représentées.
J’aimerais terminer en remerciant Yvette Mollen, Gaëlle Deblonde et Justin Royer pour leur contribution à cette édition de l’infolettre.
Patrick Drouin
Directeur du Département de linguistique et de traduction
Langues sous-représentées : quelques initiatives de l’UdeM
Apprendre l’innu grâce à un jeu vidéo
Yvette Mollen, professeure agrégée au Département de linguistique et de traduction de l'Université de Montréal, développe un jeu vidéo intitulé «Nui Innu-Aimin : Kushpitau !» (Je veux apprendre l'innu : Allons à l'intérieur des terres !) pour transmettre la langue et la culture innues aux nouvelles générations. L'idée lui est venue pendant la pandémie, lorsqu'elle a surpris sa petite-fille apprenant le mandarin via une application sur tablette, ce qui l'a inspirée à utiliser la technologie pour l'apprentissage de l'innu-aimun.
Le projet, réalisé en collaboration avec l'Institut Tshakapesh, vise à enseigner non seulement la langue, mais aussi la culture traditionnelle innue à travers diverses activités interactives. Par exemple, les joueuses et joueurs apprendront à camper en forêt en effectuant des tâches comme disposer les branches pour monter une tente, avec les termes innus correspondants soufflés pendant le jeu. Les activités seront également traduites en français pour permettre aux parents de soutenir leurs enfants. Mme Mollen souhaite également intégrer une légende dans le jeu pour maintenir l'engagement. Des étudiante et étudiants de l'Université de Montréal et de Polytechnique Montréal participent au développement du projet, contribuant en design graphique, animation et son, avec la collaboration d'une illustratrice innue.
Retour sur l’exposition shatshuapamakanuat ekuanitshiunnuat ‘visite aux innu.e.s d'ekuanitshit'
Cette exposition collective s’est tenue du 29 octobre au 9 décembre dernier au Carrefour des Arts et des Sciences de l’Université. Elle regroupe les travaux de la première cohorte étudiante du tout nouveau cours terrain en communauté innue – INN3001 et des photographies de l’équipe de Cap Campus. Elle présente également des objets de la culture innue.
À l’initiative de la professeure Yvette Mollen, elle-même innue, qui enseigne la langue innue depuis plusieurs années à l’Université de Montréal, ce nouveau cours est offert aux étudiants et étudiantes ayant complété les 4 niveaux de cours de langue innue.
Il se veut une première approche de la culture et de la langue dans son territoire. Il est difficile de bien saisir toutes les particularités et toute la finesse de l’Innu-aimun (langue innue) hors de l’Innu-aitun (culture innue) et du Nutshimit (territoire innu).
Ce cours offre une immersion d’une semaine dans la communauté d’Ekuanitshit (Mingan), sur la Côte-Nord et permet d’entendre, de sentir et de ressentir toute la richesse de cette Première Nation située au Québec et au Labrador.
Cette exposition, que tout le monde peut visiter, en est la fidèle démonstration. Elle se veut elle aussi nomade en ayant lieu dans différents pavillons de l’Université. À suivre !
Des cours de langue innue accessibles aux diplômé(e)s de l’UdeM

La communauté étudiante de l’Université de Montréal a la grande chance de pouvoir suivre des cours crédités de deux langues autochtones au Québec via le Centre des langues. Il s’agit de la langue innue et de la langue abénaki.
Mais saviez-vous qu'il était également possible de suivre des cours de langue innue, en ligne et en soirée pour les personnes hors de la communauté étudiante ?
Ces cours sont offerts via le Centre de développement professionnel de la Faculté des arts et des sciences – Praxis. Pour l’instant, deux niveaux sont offerts : Introduction à la langue innue (pour des personnes non-locutrices) et Innue intermédiaire (pour des personnes locutrices et non-locutrices). Ils permettent de comprendre la structure de la langue innue, de reconnaitre les principales classes de mots et d’acquérir du vocabulaire, des bases de la grammaire du nom et du verbe. D’une durée de 20 heures chacun, ils mènent à l’obtention d’une attestation de formation continue.
Discussion sur les langues minoritaires

La Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal présente la prochaine discussion de sa série Au carrefour des savoirs qui aura pour sujet Les langues minoritaires : enjeux, legs, défis et pistes de solutions.
Quels sont les facteurs qui influencent l'érosion ou le maintien d’une langue?
En prenant exemple sur les langues innue et catalane, quelles sont les meilleures pratiques mises en œuvre pour les préserver et les promouvoir?
Par quels moyens la transmission et la revitalisation d’une langue minoritaire se réalisent-elles?
Diplômées et diplômés

Nomination de Monique Cormier au conseil d’administration du Centre de la francophonie des Amériques
Monique Cormier, professeure émérite au Département, est nommée de nouveau membre du conseil d’administration du Centre de la francophonie des Amériques. Nous lui adressons nos plus sincères félicitations !
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Hélène Gauthier (linguistique 1995, traduction 2002)
Hélène Gauthier a dédié sa carrière à l’Ordre, se distinguant par sa rigueur et son engagement envers l’excellence. Elle a d’abord occupé le poste de responsable des affaires professionnelles avant de gravir les échelons jusqu’à devenir Directrice générale, responsable de l’accès à l’information et secrétaire de l’Ordre. Nous la félicitons pour ses 20 ans de carrière au sein de l’OTTIAQ et pour sa contribution au rayonnement des professions langagières !

Stéphane Térosier (linguistique, 2022)
Après avoir complété une maîtrise en créolistique à l’Université des Antilles et de la Guyane, Stéphane Térosier a obtenu son doctorat en linguistique dans notre département en 2022. Il a ensuite été chargé de cours et chercheur postdoctoral à l’Université de Leyden. Ses travaux de recherche portent notamment sur la syntaxe des langues créoles, plus particulièrement le créole martiniquais, dont il est locuteur natif. Stéphane occupe depuis 2024 un poste de professeur adjoint au Département de langues et littératures romanes de l’Université de Buffalo. Toutes nos félicitations, Stéphane !
Réalisations et distinctions

Yvette Mollen reçoit la Médaille du couronnement du roi Charles III
Fervente défenseure de la langue innue, Yvette Mollen a consacré sa carrière à sa préservation et à sa promotion tant auprès des Autochtones que des non-Autochtones.
La Médaille du couronnement du roi Charles III est une distinction commémorative spéciale, conçue pour honorer principalement des Canadiennes et Canadiens qui ont contribué de manière significative à leur communauté ou à l'étranger. Elle célèbre leurs réalisations, leur dévouement et leur engagement envers le bien-être de la société canadienne.
Toutes nos félicitations pour cette honorable distinction, Yvette !
Nouvelles
La saison des congrès arrive !
L’ACFAS tiendra à Montréal sa 92e édition du 5 au 9 mai prochain à l’École de technologie supérieure, en collaboration avec l’Université Concordia. Les langues et pédagogies autochtones y seront présentes lors du colloque 535 - « Kiskêyihtamowin – Résurgence des pédagogies autochtones ». Se tenant le lundi 5 mai, cette journée d’étude abordera la question de la revitalisation linguistique, les efforts pour intégrer les savoirs traditionnels dans les programmes scolaires, ainsi que les approches innovantes pour soutenir les enseignants autochtones.
Un appel à communications étant ouvert, il se peut que vous y retrouviez des membres de notre corps professoral!
Consulter la nouvelle sur le site de l'ACFAS
Création d’un cours pour la documentation de langues
Le Département proposera l’année prochaine un nouveau cours sur la documentation des langues et les méthodes d’élicitation pour la recherche en linguistique. Ce cours, sous la responsabilité de Justin Royer, offrira aux étudiantes et étudiants l’occasion de travailler directement avec une personne locutrice d’une langue sous-représentée. Les personnes étudiantes examineront différents aspects de cette langue, comme les sons, la formation des mots, la structure des phrases et le sens, menant à une analyse collective de sa grammaire.
À travers des exercices pratiques et des analyses collaboratives, les étudiantes et étudiants développeront des compétences en transcription linguistique, en collecte et analyse de données, ainsi qu’en formulation d’hypothèses sur les propriétés grammaticales de la langue en question. Une attention particulière sera accordée aux enjeux éthiques liés à la recherche menée en collaboration avec des membres de communautés linguistiques minoritaires. Le cours comprendra des ateliers interactifs, des discussions et des projets de recherche, permettant ainsi d’approfondir la compréhension d’une langue spécifique et, plus largement, de la diversité linguistique.

Michel jean, écrivain innu invité
Le Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal accueille cette année l’auteur et journaliste Michel Jean en tant qu’écrivain invité. Cette collaboration offrira aux étudiantes, étudiants et membres du département l’occasion de bénéficier de son expertise, notamment reconnue pour son engagement envers les Premières Nations et les enjeux autochtones.

Porto-choco-réseau 2025 : Un diplôme, mille parcours
L’Association étudiante de traduction de l’Université de Montréal (AÉTUM) et le Département de linguistique et de traduction vous invitent cordialement à leur désormais traditionnel Porto-choco-réseau, qui aura lieu le 21 mars prochain!
Que faire après l’obtention de mon diplôme en traduction? Où chercher un emploi? Quels sont les débouchés? L’édition 2025 de Porto-choco-réseau tentera de répondre à ces questions que toute personne étudiant en traduction s’est déjà posées. Lors d’une table ronde, diplômées et diplômés éminents raconteront leurs parcours professionnels.
Traduire en cabinet? En entreprise? En pyjama? Devenir pigiste bohème, réviseure rigoureuse, gestionnaire assidu? Ou poursuivre ses études, et ne jamais dire adieu à cette douce université…
Cette discussion sera suivie de la fameuse soirée cocktail, où la communauté étudiante, le corps enseignant et les personnes issues du milieu professionnel auront l’occasion d’échanger et de partager leurs connaissances et leur passion pour la traduction, dans un cadre à la fois formel et décontracté. Ce sera le moment idéal pour réseauter, trouver un stage ou un emploi, approfondir vos connaissances des différents métiers ou tout simplement de goûter à une excellente combinaison : le chocolat et le porto!
Où : Salle B-2305, pavillon Jean-Brillant, Montréal
Quand : Le 21 mars 2024, dès 16 h
Inscription
Philanthropie
Célébrer les arts et les sciences 2024
La Faculté des arts et des sciences a décerné 360 bourses pour célébrer l’excellence académique et l’engagement communautaire. Deux de nos étudiantes ont reçu des bourses philanthropiques : Laurence Marion-Pariseau et Héloïse Vandenbroucke-Menu. Nous leur adressons toutes nos félicitations !
Laurence Marion-Pariseau, étudiante à la maitrise en traduction, a remporté la bourse Blake-Thompson-Hanna. Quant à Héloïse Vandenbroucke-Menu, étudiante à la maitrise en linguistique, elle a reçu la bourse Xiaobo-Ren.
Nous tenons à remercier chaleureusement les philanthropes qui rendent possible la remise de ces bourses !
Bourse d’engagement de la Faculté des arts et des sciences
Anabelle Pronovost, diplômée du baccalauréat et étudiante à la maîtrise en traduction (option : recherche), a reçu une Bourse d’engagement de la Faculté des arts et des sciences. Cette bourse récompense les étudiantes et les étudiants investis dans leur communauté tout en maintenant d’excellents résultats.
Son engagement est remarquable : elle a coorganisé des ateliers pour les Jeux de la traduction, a animé un atelier sur la traduction de chansons et s’est illustrée comme intervieweuse dans « Paroles de pros ». Elle est aussi la conceptrice et l’animatrice du balado TRAD , où elle explore des enjeux actuels de la traduction. De plus, Anabelle a contribué à la série « Chacun son profil » sur son expérience COOP. Nous la félicitons chaleureusement pour cette bourse bien méritée !
Nous avons besoin de votre participation!
Invitation à participer à des entrevues sur la relation aux technologies de traduction
Anne-Marie Gagné, professeure et chercheure au Département de linguistique et de traduction, souhaite rencontrer des professionnelles et professionels de la traduction écrite pour discuter, au fil de trois entrevues, de leur expérience vécue en relation avec les technologies de traduction (des dictionnaires en ligne à l’IA générative).
Ces entrevues, d’une durée de 60 à 90 minutes chacune, seront réparties sur 2 semaines à un mois et se dérouleront dans le lieu de votre choix. Vous discuterez de votre parcours professionnel en traduction écrite, à décrire votre usage et votre relation avec les technologies de traduction et à explorer votre perception intellectuelle et émotionnelle de cette relation.
Pour participer, vous devez avoir travaillé professionnellement en traduction écrite (du français vers n’importe quelle langue, ou de n’importe quelle langue vers le français) depuis au moins une décennie et travailler actuellement dans le milieu.
Si vous souhaitez participer, écrivez à Anne-Marie Gagné (anne-marie.gagne@umontreal.ca). Au plaisir de vous rencontrer!
Stagiaires en traduction et terminologie — été 2025
Avez-vous besoin d’un coup de main pour vos projets linguistiques ? Nos stagiaires apportent leur expertise dans des tâches telles que :
- Traduction, révision, correction d’épreuves et collationnement
- Alignement de mémoires et mise à jour de fiches terminologiques
- Recherche documentaire et création de lexiques
- Gestion de projets et bien plus !
Quels sont les bénéfices d’accueillir une personne stagiaire ?
- Maitrisez facilement les fluctuations de volume.
- Découvrez de nouveaux talents à moindre coût.
- Remplissez des postes temporaires rapidement.
- Lancez ou terminez enfin des projets en suspens.
- Insufflez une dynamique nouvelle à vos équipes.
De plus, vous pouvez obtenir une subvention salariale pour l’embauche des stagiaires.
Personne-ressource : Aura Navarro, trad. a. (aura.navarro@umontreal.ca), responsable - Formation professionnelle